Les bases - Objectifs et stratégie

Le cyclisme ne se résume pas à arriver le premier.
De nombreuses tactiques sont employées pour réaliser des objectifs d'une course. Cet objectif est de traverser la ligne d'arrivée en premier, dans le cas d'une course en ligne, et de comptabiliser le temps cumulé le plus faible dans le cas d'une course sur plusieurs étapes. La gestion du temps est de l'énergie peut s'avérer plus cruciale que d'arriver en premier.
Aspiration
Il est primordial de bien gérer l'énergie de votre équipe afin de produire le meilleur temps. Le vent ayant un impact majeur sur l'effort et la vitesse, l'aspiration offre plusieurs avantages qui peuvent réduire ses effets.
Un coureur qui suit un autre, que ce soit en relais ou au milieu du peloton, est hors du vent et en bonne position, ce qui permet à un leader de se protéger. En utilisant l'aspiration, les coureurs peuvent changer de position et prendre des tours face au vent, et ainsi consommer moins d'énergie.
Echappée
Quand un groupe de coureurs « s'échappe » du peloton, ils forment un plus petit groupe qui peut, efficacement et sans à-coups, s'éloigner du peloton, courir devant, et réduire le nombre de protagonistes pour la victoire. Dans une échappée, la collaboration entre coureurs, par équipe ou ad hoc, est cruciale afin d'entretenir une échappée réussie.
Relais
Le relais consiste à partager l'effort à l'avant du train sur de courts laps de temps. Le coureur à l'avant n'est pas protégé du vent et, par conséquent, il se fatigue plus vite que ceux qui sont positionnés derrière lui. En changeant, sans cesse, le coureur à l'avant l'enchaînement de relais permet à chaque coureur de jouer un rôle.
Suivre un coureur jusqu'en tête de groupe (diagramme 1 et 2). Quand il s'écarte, c'est à votre coureur d'imprimer le rythme (diagramme 3). Quand vous pensez qu'il a assez relayé, permettez-le d'aller en queue de train (diagramme 4) et de suivre les autres coureurs jusqu'à ce que le premier coureur soit, de nouveau, en tête. Et ainsi de suite...

Si vous êtes dans le peloton, il y a des cas où votre équipe doit imposer le rythme. On peut l'appeler « endosser le poids de la course ». Votre équipe doit imposer le rythme du peloton quand :
- un de vos coureurs porte le maillot jaune.,
- dans une étape de plaine, et votre équipe possède un des meilleurs sprinteurs du peloton.
Dans une échappée vous devez systématiquement « garder l'échappée en vie », sinon les autres coureurs vont attaquer pour se débarrasser de vos coureurs, qui seront considérés comme des « ratonneurs ». Ceci peut être une stratégie à adopter afin de désorganiser une échappée ou d'obliger vos adversaires de passer à l'attaque.
Néanmoins, il y a des situations où ces règles ne s'appliquent pas :
- si vous placez un coureur dans l'échappée, vous n'avez pas besoin d'endosser le poids de la course (sauf si votre équipe a le maillot jaune et votre équipier n'est pas le mieux classé des coureurs échappés).
- si votre coureur fait partie de l'échappée, et votre équipe a le maillot jaune, il n'a pas besoin de prendre des relais afin que ses équipiers, qui endossent le poids de la course, n'ont pas à combler un écart trop important.
- si un équipier est proche, et sur le point de se joindre au groupe, votre coureur n'est pas obligé de relayer, afin qu'il les rattrape. Par contre, une fois l'équipier intégré dans l'échappée, le coureur doit collaborer.
Attaque
Placer une attaque au bon moment est important car une attaque consomme beaucoup d'énergie, et il est préférable de ne pas la gâcher.
Pour augmenter l'efficacité des attaques, il vaut mieux prendre de l'élan avant. L'idéal est d'accélérer jusqu'en tête du groupe et de déclencher votre attaque au moment où vous arriver à hauteur de la 2e ou 3e place.
En début d'étape, si vous souhaitez faire partie de l'échappée matinale, il est préférable de suivre d'autres coureurs qui attaquent. D'une part, en restant dans leurs roues, vos coureurs économisent un peu d'énergie. D'autre part, si le peloton réagit à cette attaque, vos coureurs pourront contre-attaquer pour essayer de s'échapper. Enfin, il est préférable de s'échapper en groupe, plutôt que seul, car cela permet de consommer moins d'énergie, de faciliter la protection au vent et d'augmenter les chances de résister au retour du peloton. Mais attention, il est très rare que le peloton laisse partir des groupes importants.
En fin d'étape, si vous estimez que vos coureurs ont assez d'avance sur le peloton pour résister seuls, ils peuvent attaquer pour lâcher leurs compagnons d'échappée. Il est donc conseillé de vérifier le profil afin de profiter des éventuelles difficultés et de faire la différence. Si les derniers kilomètres sont plats, il convient d'avoir plus d'une minute d'avance à 10 kilomètre de l'arrivée pour avoir une chance de s'imposer. S'il y a des difficultés, l'avance doit être encore plus importante.
Gérer l'écart
Gérer un écart entre le peloton et une échappée est plus facile sur les étapes de plaine et de vallon, parce qu'il est plus facile de créer un groupe des coureurs qui travaillent efficacement ensemble. En montagne il est rare d'avoir une équipe composée d'assez de coureurs efficaces sur les pentes pour imposer un rythme tout au long d'une étape. Cela reste possible mais difficile.
Il est nécessaire de donner la consigne « Relayer » à plusieurs équipiers pour qu'ils puissent partager l'effort. Afin de réduire les risques au minimum, sur une étape de plaine, il ne vaut mieux pas donner plus d'une minute d'avance par 10 kilomètre de route avant la ligne. Par exemple, à 50 km de l'arrivée, il faut que l'écart soit aux alentours de 5 minutes pour espérer rattraper l'échappée. Cette règle « Chapatte », maintes fois prouvée dans les derniers kilométrés d'une course, est nommée d'après le journaliste Robert Chapatte, qui a énoncé: « Si un coureur échappée devrait résister au peloton et triompher, il a besoin d'au moins 1 minute d'avance à 10 kilomètres de la ligne d'arrivée. » Il faut néanmoins faire attention, puisque plus il y a de coureurs échappés, plus il sera difficile de les attraper.
Gestion des contre-la-montre
Afin de bien gérer l'effort, il faut garder un oeil sur le profil. Le coureur consomme plus d'énergie dans les montées que sur le plat et n'en consomme presque pas en descente. Il faut donc anticiper les côtes et les descentes pour savoir si le coureur a trop ou pas assez consommé d'énergie.
Pour vous guider, vérifiez la jauge de distance (barre jaune en bas à droite) ainsi que l'énergie qui vous reste. La jauge de distance vous permet aussi d'anticiper le dénivelé positif que vos coureurs devront assumer pendant la course.
Dans les contre-la-montre par équipe, les règles des contre-la-montre individuels restent valides. Pour faire un bon temps, il est essentiel de bien connaître son équipe et de laisser les spécialistes du contre-la-montre prendre des relais plus longs que les coureurs plus faibles.
Le temps de l'équipe étant calculé sur le 4e coureur qui passe la ligne d'arrivée. Il est important de finir en ayant son leader placé parmi les 4 premiers.